Pascal Boniface n’est pas un faussaire !
Annette Wieviorka non plus...
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Le directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), spécialiste de football et de l’ectoplasme ben Laden, s’est forgé une réputation d’honnêteté en revendiquant haut et fort de faire usage de sa liberté d’expression en général, et celle de critiquer la politique menée par l’entité machin en particulier.
Fort de cette réputation, Monsieur Boniface a entrepris de dénoncer les « intellectuels faussaires » qui hantent les plateaux de Radio Paris (surnommée parfois la boite à Goebbels) : qui des adeptes du botulisme ou des passages à tabac imaginaires, qui des défenseurs imaginaires de la charia pour tous dans les pays au gouvernement hostile à l’entité...
Voila bien une démarche susceptible de susciter l’admiration du Citoyen d’Agoravox Tv ou celui de Oumma Tv. Seulement voila, l’ouvrage censé dénoncer les « faussaires » ne se contentait pas de d'enfoncer les portes ouvertes, il a subitement révélé son caractère propédeutique.
Il est en effet suivi d’un second tome encensant d’autres intellectuels que monsieur Boniface qualifie d’ « intègres », et qui auraient « le courage de prendre position contre les vents dominants » et « choisi le chemin de la vérité, de la justice et du courage » :
Comme intellectuel exemplaire de cette intégrité, monsieur Boniface nomme entre autres Michel Wieviorka, que le Citoyen averti de sociologie aura la chance de connaître, et qui a surtout l’heureuse idée de s’intéresser au terrorisme et au racisme. Tout un programme qui ne saurait en rien nuire ni à sa carrière ni aux stratégies de communication de l’entité machin…
Monsieur Boniface apparaît comme un ami fidèle de la famille Wieviorka, et cette fidélité lui fait honneur. La sœur de Michel, Annette, aura quant à elle, l’heureuse idée de partager, avec monsieur Boniface, une passion pour la lutte contre le racisme et le football, ce qui ne saurait en rien nuire à sa réputation d’« intégrité » :
http://www.liberation.fr/tribune/010177123-racisme-et-foot-quelle-exemplarite
J’ai pour ma part la chance d’avoir sous la main un ouvrage de cette intellectuelle, que monsieur Boniface doit certainement juger « intègre », puisqu’on n’imagine pas un instant qu’il se permette de co-signer un article avec une « faussaire ».
L’ouvrage en question s’intitule « le procès Eichmann » (éditions complexes, 1989.) Dans ce petit livre de 200 pages, Madame Wieviorka se fendra d’un tout petit chapitre sur « la dissimulation des traces » car un des défis majeurs, que se doivent de relever les exterminationnistes, est d’expliquer aux sceptiques comment juger d’un crime en l’absence de cadavre.
C’est sans doute une histoire à la Landru qui sert ici de référant. Non seulement les corps auraient été brûlés dans les crématoriums, voire en plein air, entreposés sur des rails de chemin de fer, mais leurs restes, les os des victimes auraient également été broyés et réduits en poussière…bref, dans cette affaire, l’expression « réduit à néant » serait à prendre au pied de la lettre.
Le témoin, qui viendra au procès Eichmann expliquer le déroulement de cette « dissimulation des traces », apparaît comme un personnage des plus mystérieux. En effet d’un paragraphe à l’autre, madame Wieviorka l’appelle soit « Léon Wells-Wielicker » soit « Robert Wells », sans jamais expliquer au lecteur les raisons de ce changement subit de prénom (le livre de madame Wieviorka est d’ailleurs truffé de ce genre de coquilles. La chronologie biographique d’Eichmann nous apprend par exemple qu’il est né en 1906 et aurait déjà atteint l’âge de 36 ans en…1932 ! Plus ou moins 10 ans…plus ou moins 6 millions…la foi n’est certes pas affaire de chiffres…)
Une remarque éclairante nous renseigne, malgré les intentions de l’auteur, sur la qualité du témoignage de l’alias Wells qui s’exprime par un « un langage sans adjectif ». Evitant ainsi d’entrer dans le détail de la description, le témoin fait preuve d’une stratégie flagrante d’évitement. Puisque le témoignage reste peu circonstancié (sans adjectif) il ne remportera l’adhésion de personne sans être orné d’une anecdote édifiante, dont l’objectif sera de faire vibrer au plus fort la corde émotionnelle de l’auditeur quand sa raison et son bon sens restent peu satisfaits par la faiblesse du témoignage (on retrouve un stratagème identique dans le témoignage de Abraham Bomba recueilli par C. Lanzmann ou dans le témoignage du docteur Berman venu brandir une paire de chaussures d’enfant durant le procès Eichmann.) Comme le remarquera L. Poliakov cité par A. Wieviorka, la déposition de l’alias Wells fut « la plus dramatique du procès. » L’adjectif « dramatique » est bien sûr à comprendre ici dans le sens « d’auteur dramatique. »
Mais le caractère de faussaire, que constitue ce petit chapitre en particulier, apparaît massivement et distinctement quand on s’intéresse aux chiffres. Ils permettent de donner une image claire de la manipulation. Je me contenterai de compter les pages de ce petit chapitre qui commence en haut de la page 61 et se termine en haut de la page 64. Soit 3 pages complètes, ce qui reste en soi très court pour décrire un processus si essentiel de la narrative exterminationniste.
Le chapitre apparaît même « dramatiquement » court quand on s’aperçoit que le témoignage de l’alias Wells se compose essentiellement de son histoire « dramatiquement » édifiante. Mais plus surprenant encore, les 2 dernières pages sont consacrées uniquement à une angoissante question lancée par le procureur Hausner et à laquelle les exterminationnistes sont incapables de répondre : « Pourquoi n’avez-vous pas résisté ? »
Autrement dit, l’immense majorité de ce tout petit chapitre intitulé « la dissimulation des traces » est consacrée à des considérations psychologiques.
La description physique du processus de « dissimulation des traces » tient en 5 lignes que je me permets de citer intégralement :
« Robert Wells fut chargé, avec une quarantaine d’autres détenus, d’ouvrir les fosses communes, d’en sortir les cadavres, de former des bûchers, de brûler les corps, de broyer les os et de sortir tous les objets de valeurs qui pouvaient se trouver encore parmi les cendres. »
Puisque le chapitre compte une centaine de lignes, on peut constater que 5 % de son contenu correspond au programme annoncé par le titre.
Imaginez que vous achetiez une barre de métal intitulé « lingot d’or » et que son contenu ne renferme environ que 5% d’or. Même si vous faites le bonheur d’Archimède, en toute raison, vous pourrez traiter le vendeur de « faussaire. »
Alors si monsieur Boniface s’acoquine avec des faussaires comme Annette Wieviorka, cela ne fait pas de lui automatiquement un faussaire.
A la question du journaliste d’Oumma Tv qui lui demandait s’il en était un, Pascal Boniface répond qu’il faudrait des preuves pour porter contre lui une telle accusation (sous entendant sans doute, que les rumeurs propagées par le renseignement israélien ne servent qu'à parer Pascal Boniface de l'image d'un héros victime de la haine de l'extrême droite israélienne : https://pascalbonifaceintellectuelfaussaire.blogspot.com/)
Bien, alors voila un commencement de preuve :
Le 11 septembre, un an après
Pascal Boniface
ISBN : 2-913395-13-9
« Depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis ont déclaré la guerre au terrorisme international. Les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone ont révélé une menace dont l'ampleur et le caractère non étatique invalident les moyens de réaction et les réponses qui avaient, jusqu'à présent, prévalu pour assurer la sécurité internationale. Pour faire face à cette nouvelle menace, incarnée par l'organisation Al-Qaïda... »
http://www.decitre.fr/livres/le-11-septembre-un-an-apres-9782913395138.html#technical_info
Au faussaire Boniface qui prétendait qu’en allant bombarder les populations civiles d’Afghanistan on mettrait fin à la menace terroriste, il faut calmement répondre que ces mêmes populations civiles d’Irak, de Libye, de Syrie et d’ailleurs ont depuis longtemps compris qui étaient les vrais terroristes…et les faussaires professionnels...
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Ps : en terminant de rédiger ce post, je me suis rendu compte qu’un autre livre de Madame Wieviorka a lui aussi été l’objet d’une critique formulée par Vincent Reynouard qui, s’il sent le soufre et se laisse parfois emporté par son idéologie lors de ses présentations historiques, n’en reste pas moins la victime (très médiatique) de la censure indigne des nazis qui nous gouvernent et qui n'ont pas hésité à sacrifier une partie des leurs en 1945:
Auschwitz, Shoah et “chambres à gaz”: la malhonnêteté des historiens
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Dernière mise à jour : 21/02/2021
Précédente mise à jour : 09/12/2013