http://www.france-info.com/spip.php?article252336&theme=9&sous_theme=13
Et puisqu'on s'intéresse à ces îles et colonies lointaines, profitons en pour remettre les points sur les i :
Lettre ouverte à nos confrères de la presse nationale
Chers confrères, chères consœurs,
Nous journalistes martiniquais vivons aujourd’hui une période agitée en ces temps de crise. Vous n’êtes pas sans savoir - ou peut-être si ?- que de nombreux problèmes autres que la crise récurrente du tourisme gangrènent ces départements d’outre-mer que vous qualifiez parfois de lointains : vie très chère (quatre fois supérieur à la métropole), chômage endémique (cinq fois supérieur à la métropole), inégalités sociales criantes, monopole racial détonant…
Et pourtant inexorablement votre couverture de l’actualité reste la même : Pas un mot (hormis quelques offs) après trois semaines de grève générale en Guadeloupe : pas une question au président de la république et finalement une couverture qui arrive très tardivement avec l’envoi du secrétaire d’état à l’outre-mer :Yves Jégo. Et quelle couverture !!!
Une fois de plus vous vous engouffrez dans les clichés : le coup dur porté à l’économie de ces îles déjà concurrencée par les îles voisines ou la main d’œuvre est meilleur marché et l’accueil bien meilleur (dixit Eric Zemmour dans l’émission « l’hebdo » sur France 0 : « on connait la rudesse légendaire de l’accueil aux Antilles ») et ces éternels marronniers sur les annulations des tours opérators.
Alors, nous sommes surpris que dans la situation très particulière dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, vous manquiez à ce point d’imagination. Peut-être parce que vous n’êtes pas sur le terrain ? Alors voici quelques suggestions d’angles si jamais vous voudriez vous intéresser autrement que par des clichés à nos réalités :
Concernant le tourisme :
Savez vous que bien avant le déclenchement de la mobilisation, la situation était déjà catastrophique dans le secteur hôtelier de Martinique ? Des sites prestigieux martiniquais sont liquidés, livrés à la spéculation immobilière, des centaines de salariés sont jetés à la rue parce que les spéculateurs choisissent de remplacer les hôtels par des résidences qu’ils vendent à des prix exorbitants que très peu de martiniquais peuvent s’offrir.
Avez-vous déjà essayé de faire le portrait d’une retraitée en Martinique qui touche 800 euros et qui doit acheter un yaourt : 4 euros 99 contre 1 euros 50 en métropole (la même marque) ?
Avez-vous mis une de vos équipes sur ce rapport détonant paru dans Le Monde sur les profits extraordinaires faits par les compagnies pétrolières aux Antilles ?
Sur le nombre de chômeurs : 25% (contre 8% dans l’hexagone) obligés eux aussi d’acheter des produits cinq fois plus chers qu’en France hexagonale avec les mêmes allocations, certains avec bac+5, 6, 7 qui ne trouve pas de travail en Martinique.
Et il y en a des sujets à décliner !!! Embauche systématique de cadres européens au détriment des cadres locaux, bétonisation des terres, malaise social… Pourquoi pas un portrait de cet homme qui dirige le collectif à la tête de la grève en Guadeloupe, devenu un héros pour toute la population guadeloupéenne ? Qui est-il, d’où vient-il, pourquoi cette adhésion incroyable des Guadeloupéens de toutes classes à cette mobilisation ? Mais peut-être que tous ces sujets ne vous intéressent pas, ne font pas people dans vos JT ?
Alors laissez-nous finir en vous disant que nous autres journalistes martiniquais avons le sentiment que cette crise est bien plus profonde que tout ce que nous avons pu vivre précédemment. Que le documentaire de Canal Plus diffusé la semaine dernière sur les békés de la Martinique, une caste de blancs créoles qui vit en autarcie et qui détient une grande partie de l’économie et des terres en Martinique, a profondément remué et choqué nos compatriotes et nous-mêmes et qu’à l’évidence, il y a des blessures profondes qui se réveillent. Il se passe des choses qui méritent des analyses, des visions et des explications.
Nous essayons de faire notre métier d’information le plus justement possible mais nous n’avons aucune prise sur les médias nationaux. Vous seuls pouvez choisir les angles qui vous intéressent : la communication de Matignon (qui aujourd’hui craint plus que tout la contagion aux autres DOM et aux français de l’hexagone), les annulations des tours opérators ou alors vous pouvez traiter tout le reste. Si jamais ça vous intéresse !!!
Bien fraternellement
Un collectif de journalistes martiniquais
La situation en Guadeloupe n'est guère plus réjouissante, encore une fois, le Net témoigne :
De : Arsène MARIE-JOSEPHE
POINTE A PITRE, vendredi 30 janvier 2009
Chers compatriotes,
C'est un appel de soutien que je lance depuis la Guadeloupe.
Un collectif de 52 organisations {comprenant tous les syndicats, des groupements de mutuelle, des fédérations d'associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations de service, syndicat de pêcheurs, etc} a lancé un mouvement de grève depuis le 20 janvier 2009.
Des négociations on été engagées au World Trade Center, avec
autour de la table de négociation, une représentation de l'ensemble des décideurs
de la Guadeloupe :
- Le collectif : *Lyanag kont profitasyon
- Rassemblement contre les profiteurs
- Les élus : Conseil Régional - Conseil
Général - Les maires - les
Députés - Les Sénateurs
- Les socio professionnels : MEDEF - CGPME - CTPME - CCI - CES – etc
- L'Etat : Préfet de Région - Les Directeurs d'administration centrale
Suite à la lecture d'une note émise par le Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves JEGO, le Préfet de Région a décidé d'abandonner la table de négociations pour soi-disant se mettre à travailler.
Aujourd'hui, vendredi 30 janvier 2009, près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, afin de démontrer leur soutien au "kolectif", or les médias métropolitains, confisqués par SARKOZY, ne font guère écho de ce mouvement dont la substance est unique dans l'histoire de France; car, c'est la première fois qu'un telle manifestation arrive a créer un consensus de toutes les forces vives d'une Région et sans exclusive.
La Guadeloupe réclame la venue du Premier Ministre pour gérer une fin de cette crise. Or, le ministre de tutelle, en l'occurrence Monsieur JEGO, refusant de jouer son rôle légal, refuse de se rendre en Guadeloupe par peur de...
L'Etat Français s'est défaussé devant le peuple guadeloupéen qui a assisté en direct à la démission du gouvernement. Les négociations étaient retransmises par 3 chaines de télévision locale, les téléspectateurs ont assisté au départ du Préfet qui a refusé de continuer les négociations, promettant de sévir en cas de dérapage.
17 Airbus ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4000 militaires/gendarmes/CRS, armés jusqu'aux dents. Des chars d'assauts, des minutions, des cercueils en plastique, des vivres ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression. Ce tel dispositif de guerre coûte 3 millions d'euros par jour au contribuable français. Les guadeloupéens auraient préféré que cet argent serve à résoudre quelques uns des 146 points de la plateforme de revendications.
L'Etat français a tiré sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe : 1910 - 1925 - 1952 – 1967
En 1967, suite à un fort mouvement de grève, messieurs MESSMER, MARCELIN et DE GAULLE ont fait tirer sur la foule et tuer plus de 170 personnes - officiellement seuls 31 morts ont été déclarés par l'Etat.
Pendant que je rédige ce document, le gouvernement vient de décider de transférer les rédactions de RFO à Paris, les émissions locales ne seront plus produites localement.
Sarkosy se fabrique sa dictature par ses exactions, voilà que l'Outre-Mer revient 30 ans en arrière avec les pratiques coloniales.
Chers compatriotes, je vous demande de diffuser ce document par vos relais, il faut que toute la France sache que l'on se bat pour l'ordre juste et contre les profiteurs de toute nature.
"La gwadloup cé tan nou - la
gwadloup cé pa ta yo - yo
bisyon fé sa yo vlé - a dan péyi en
nou"
"La Guadeloupe est à nous - la Guadeloupe n'est pas à eux
– ils veulent faire ce qu'ils veulent - dans notre pays"
Manifestations du 6 février 2009
Mais où s'arrêteront-ils ?
Et puisqu'on s'intéresse à ces îles et colonies lointaines, profitons en pour remettre les points sur les i :
http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article91
Le président algérien Abdelaziz Boutéflika
a de nouveau accusé la France d'avoir commis des crimes de guerre et
des crimes contre l'humanité durant l'époque coloniale qui a duré en
Algérie 132 années.
http://www.alterinfo.net/notes/Bouteflika-accuse-la-France-de-crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-en-Algerie_b1546981.html
Soupçonner l'Etat français de crime contre l'Humanité sur des populations occupées ne surprendra pas longtemps ceux qui se rappelle qu'il n'hésita pas à génocider les Citoyens de la métropole...
Monday, 16 February 2009
France's highest court has recognised the state's "responsibility" for the deportation of Jews in World War II.
Between 1942 and 1944, some 76,000 French Jews were deported.
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7893127.stm?lss
Crime contre l'Humanité...
...à qui le tour ?
16 février 2009
Record battu. Le 13 février, 251 personnes étaient enfermées au Centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte pour une capacité théorique de 60 places. Soit, dans le détail, 65 femmes, 120 hommes, 46 mineurs âgés de plus de 2 ans, 17 mineurs de moins de 2 ans, et 3 gardés-à-vue.
http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2009/02/les-trangers-en.html
Colonisons les terres, colonisons les esprits...il en restera bien quelque chose...